Conseils de plantation

Quand planter ?

Sous nos climats, il y a deux saisons de pousse : le printemps et l'automne et deux saisons de repos végétatif l'hiver et l'été, où les plantes estivent, et se mettent parfois en dormance complète. la meilleure période de plantation reste le tout début de l’automne : les grosses chaleurs sont parties mais les terres sont encore chaudes, les premières pluies d'automne arrivent. C'est le moment où la plante a le plus de temps pour s'installer avant qu'un nouvel été arrive. C'est la période incontournable pour les situations difficiles (murs, rocailles, talus drainants, jardins très secs). La fin de l’hiver est aussi une bonne période, à partir de mi-février, jusqu’à la fin du mois de mars. Des plantations plus tardives sont toujours possibles, mais il convient alors d’arroser plus souvent le premier été. Les périodes de fortes gelées et de grosses pluies sont à éviter, quelques plantes ont aussi des moments précis de plantation (cas des iris, bulbes, pivoines, certaines graminées...)

Où planter ?

Question délicate. Sans aller trop loin dans l'art du ''Paysage'', il est bon de ne pas se disperser sur une grande surface. Il y a d'abord les incontournables : haies séparatives, arbres d'ombrage. Les fonctions des zones sont d’abord définies puis les circulations les reliant. Les aménagements, leurs quantités et leurs proportions rythmeront les perspectives. Les plantations et les soins se feront d'une manière concentrique et dégressive en partant de l'habitat. Du sophistiqué au sauvage. : des pots régulièrement suivis et très présents à la porte d'entrée ou sur la terrasse, en contrebas une plate bande fournie et colorée au sol amélioré, arrosée et bichonnée, des couvre-sol d’entretien moins régulier et avec de rares arrosages sur les talus, quelques plantes très rustiques ou des arbustes donnant du volume ; plus loin, la végétation naturelle existante contrôlée.

Quoi planter ?

Il y a des végétaux pour toutes les situations. Tout peut pousser partout à force de moyens et d’énergie, mais ne perdons pas de vue qu’il est plus facile et économique de choisir des végétaux adaptés au milieu plutôt que de vouloir à tout prix adapter le milieu au végétal. La compréhension du sol, et le respect du milieu de vie est pour nous le critère n°1 à prendre en compte dans nos choix.
Ces explications mettent en évidence, pourquoi il est toujours plus facile de grouper des plantes de mêmes milieux et de mêmes besoins, ou de faire un massif complet plutôt que des mélanger des plantes de milieux différents ou simplement de reboucher un trou.

Pour aller plus loin, le choix de la palette végétale peut être affiné suivant les effets recherchés (étalement des floraisons dans le temps, hauteurs très variées pour dynamisme, variations sur une même couleur, effets de textures de feuillages, parfums, etc...).

Pour finir, n’oublions pas qu’il est toujours préférable et plus économique de planter une plante jeune, dynamique, facilement adaptable, plutôt qu'un gros sujet qui a souffert en pot et qui demandera plus de soins et de temps pour s'installer. Vite rattrapé, on réalise alors que malgré les apparences, on y gagne souvent plus de temps.

Combien en planter ?

Certaines plantes ont une grande prestance, même isolées, d’autres ont besoin d’être nombreuses pour être vues. Tout dépend du recul et de la perspective. Un passage étroit contre une maison peut supporter la collection d'exemplaires uniques, alors qu’un rond point nécessitera de grandes taches uni-variétales. Nous conseillons souvent de réduire la diversité et d’augmenter les quantités, en plantant au moins par trois. Dans les descriptions détaillées des plantes nous donnons une densité approximative de plantation pour une couverture rapide d’un mètre carré en deux ans.

Comment préparer la terre ?

  • Règle n°1: on ne travaille jamais une terre sèche ou collante. L’idéal est de la travailler humide sans trop, après les pluies d’automne ou en hiver. Si les conditions ne sont pas réunies, il faut arroser la zone à planter d'environ 30 litres d’eau par m². Après deux à trois jours, dès que la terre ne colle plus à l’outil, le travail peut commencer.

  • Règle n°2: les racines n’ont pas seulement besoin d’eau mais aussi d’air. À l’aide d’une bêche ou d’une pioche, sur une trentaine de cm de profondeur, le sol doit être décompacté, aéré et ameubli, sans forcément avoir la texture d’une farine, si possible un peu en avance pour permettre à la terre de reprendre sa place. Un bon nettoyage de toutes les racines de plantes dites indésirables, et la plantation peut commencer.

Un sol ainsi préparé facilitera toujours les choses, surtout en Provence où nos terres sont pauvres et minérales. Bien des endroits au jardin ne pourront pas être aussi bien préparés : couronnement, pied et trous d'un mur, les espaces dans un escalier, les fissures, mare humide… mais de nombreuses plantes peuvent y être installées avec un minimum de préparation, et un suivi de l’arrosage le premier été. Mais il est surtout important que la plante fasse ses racines, s'installe dans le milieu qui va être le sien avec le moins d'artifices possible.

Faut-il amender ?

Le climat méditerranéen engendre des sols pauvres. Les plantes adaptées sont souvent aussi des pionnières de sols dégradés. Dans ce cas, aucune fumure n'est utile, ainsi pas de risques de brûlure, d'overdose ni de port disgracieux ou de mort prématurée.
 En revanche, comme des légumes, les hybrides colorés à grosses fleurs spectaculaires, que nous destinons au milieu que nous qualifions de plate-bande, demanderont un apport de matière organique décomposée  au moment de la préparation (compost, vieux fumier, mais attention aux produits non décomposés ou non fermentés qui seront eux, mis en surface).

Comment planter ?

Les densités de plantations que nous avançons correspondent à des espacements moyens nécessaires à une bonne croissance dans les nombreuses années qui vont suivre (par exemple : si 9 plantes par m² espacer de 30 cm, si 6/m² espacer de 40 cm, si 3/m² espacer de 60 cm, sinon 40 cm est une bonne moyenne). On dispose l'ensemble des plantes en quinconces imbriqués les uns dans les autres en faisant travailler notre imagination. Une fois cette disposition à blanc satisfaisante dans l'ensemble, la plantation peut commencer.
Une par une, tremper les plantes dans une bassine jusqu'à saturation, sortir la plante de son godet, effriter ou griffer un peu les cotés, défaire le "chignon" éventuel avec une fourchette, enlever le premier cm du dessus qui peut contenir des "mauvaises graines", planter en recouvrant légèrement de votre terre pour revenir au même niveau, tasser légèrement autour de la motte pour éviter les poches d'air. Pour les jardins destinés à résister à la sécheresse, nous conseillons de façonner une légère cuvette d'une dizaine de centimètres de hauteur par une quarantaine de diamètre pouvant contenir plusieurs litres d'eau. Arroser lentement et copieusement pour constituer une première réserve de bonne alimentation des racines. Pour une plantation en talus, la cuvette sera faite en amont de la plante.